Jésus avait accordé à ses disciples le pouvoir de dominer sur les forces de l’ennemi et ceux-ci l’ont utilisé avec un certain succès (Matthieu 10.1; Luc 10.17-19). Mais devant le cas de cet enfant épileptique, ils semblaient avoir complètement perdu leur capacité. "Pourquoi?" demandèrent-ils à leur Maître (Matthieu 17.19). Le diagnostic de Jésus était fort simple. "C’est à cause de votre manque de foi," dit-il. En d’autres termes, il ne suffit pas qu’un pouvoir soit conféré par Jésus aux disciples pour que ce pouvoir s’accomplisse en eux. "La foi est absolument nécessaire. Et pas n’importe quelle sorte de foi. Il y a une foi qui nous met en communion avec Dieu et permet à sa puissance de se manifester d’une manière éminente. C’est ce qui manquait aux disciples".
Mais qu’entend-on par la foi? Dans le contexte de Matthieu 17.20, je crois qu’il est juste de définir la foi par le renoncement de soi. C’est en renonçant à soi-même, "en s’abandonnant complètement à la volonté du Seigneur que la puissance divine a la liberté nécessaire pour agir dans nos vies". Exprimé autrement, on peut dire que la voie de la puissance est la voie de la croix. Si vous désirez mener une vie marquée par la puissance de Dieu, le chemin de la croix est un passage obligé.
Regardons comment le contexte nous amène à ce principe spirituel. Nous avons vu en Matthieu 16.21 que Jésus avait communiqué à ses disciples la nouvelle de sa mort prochaine. Ce fut tout un choc! Comment le Sauveur pouvait-il mourir s’il est celui qui devait libérer Israël? Les disciples n’avaient pas encore pris conscience à ce moment que "l’instauration du royaume des cieux devait passer par la mort de Jésus".
Puis, après avoir révélé qu’il se dirigeait vers la croix, Jésus demanda à ses disciples de prendre leur propre croix et de le suivre. Il prêcha la croix en montrant que le chemin menant à la vie est étroit et plein d’embûches. S’il quelqu’un veut marcher avec lui, il devra être disposé à supporter la souffrance et la perte de tout ce qu’il possède, même sa propre vie.
Par la suite, nous avons étudié le dernier verset de Matthieu 16 où Jésus a dit, "Certaines personnes ici présentes ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venant dans son royaume." Nous avons vu que cette promesse fait référence "à la vie éternelle que possède ceux qui portent leur croix".
Au verset suivant, en Matthieu 17.1, nous avons l’histoire de la transfiguration où nous retrouvons Jésus sous une forme glorifiée. Il faut noter que le Seigneur n’avait pas cherché à se révéler dans cet état devant ses disciples. Il fut transfiguré devant eux, lit-on au verset 2. Il ne s’est pas transfiguré lui-même. C’est le Père céleste qui l’a couvert de sa gloire. Jésus dit en Jean 8.50, Je ne cherche point ma gloire. Néanmoins, la gloire du Père inonda pendant quelques instants la personne du Fils de Dieu qui allait bientôt subir les humiliations de la croix. "Qui sont ceux que Dieu glorifie? Précisément ceux "qui ne recherchent pas les honneurs mais qui sont prêts à renoncer à eux-mêmes" et à porter leur croix".
J’aimerais vous faire observer le lien entre cette glorification divine et la marche de Jésus vers la croix. Que faisait Jésus au moment de la transfiguration? Il était en train de prier. Luc 9.29: Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea, et son vêtement devint d’une éclatante blancheur. Qu’est-ce qui occupait sa pensée quand il priait? Sa mort prochaine sur la croix. Luc 9.30-31: Et voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem. "Moïse et Élie discutaient avec Jésus de son départ, de sa mort, de son départ de ce monde". Dans la prière, l’esprit de Jésus était plus que jamais absorbé par l’accomplissement du dessein de Dieu qui le voulait à la croix. Cette issue douloureuse est celle dont il s’est entretenu avec deux grands personnages de l’A.T. C’est à ce moment qu’il renouvela "la résolution de donner sa vie pour le salut du monde". Il ira à Jérusalem.
C’était donc dans ce contexte que Jésus, sur le mont de la transfiguration, a reçu de son Père honneur et gloire. Et notez comment Matthieu dépeint cette gloire. Elle est présentée sous la forme d’une activité radiante. "Il dit de Jésus que son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière". (Matthieu 17.2) Il faut savoir que dans les Écritures, la gloire va de pair avec la puissance. "La gloire, en effet, devient perceptible lorsqu'il y a une puissance qui la fait rayonner". Un chrétien en qui la puissance divine accomplit son œuvre est une personne qui manifeste la gloire de Dieu. "Mais cette puissance ne peut agir sans un esprit d’humilité qui dispose l’individu à suivre Jésus sur le chemin de la croix". Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai dit que la voie de la puissance est la voie de la croix. "L’une va nécessairement avec l’autre".
A suivre...
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